Faisons un rêve …
( que les sondages
n’ont pas prévu ! )
L’on
prédit avec certitude un Front National présent au second tour, face à un deuxième
candidat qui se dégagerait avec peine d’un magma informe de personnalités
hétéroclites, toutes discréditées et désunies à l’avance.
Une
France peureuse, frileuse, hargneuse, haineuse -nostalgique d’un Ordre qui nous
mena à la collaboration et à l’horreur des camps – aurait le vent en poupe
aujourd’hui, pour apporter des solutions définitives et radicales au désordre
du Monde.
En
face, tous pourris car ils ont été, de prés ou de loin, aux manettes du
pouvoir. Plus de droite ou de gauche bien distincte, mais des programmes plus
ou moins tièdes ou irréalistes qui se disputeraient l’espace politique restant,
courant après les thèmes imposés : sécurité, immigration…
L’espace
politique français s’est-il décomposé à ce point-là ou s’est-il seulement
recomposé et nous n’en avons pas encore mesuré les nouvelles coordonnées ?
Effectivement,
nous n’avons pas vu venir les votes des laissés pour compte qui ont amené la
Grande Bretagne au Brexit et Trump au pouvoir. Est ce la même histoire qui
s’annonce en France ? Pour des maux semblables, en appellerons nous aux
mêmes remèdes : ériger des murs et repousser les autres menaçants ?
Et
si la surprise venait réveiller d’autres horizons, d’autres choix
possibles ? Si les deux vainqueurs de ce premier tour étaient, contre
toute attente… E. Macron et B. Hamon, repoussant l’idéologie fascisante, bien
que liftée, en troisième position et le candidat naturel de le droite à la
quatrième place ?
Re-com-po-si-tion,
vous dis-je ! Un « libéro-centriste » face à un
« socialo-frondeur ». Un vrai choix entre des idées et des visions
différentes, redonnant des visages et des programmes plus attirants à une
droite et une gauche devenues méconnaissables, indifférenciées. A eux de
dessiner deux projets qui définiraient deux grands courants de la pensée
politique : d’un côté une proposition libérale sans coup de menton, de
l’autre un projet socialiste ambitieux.
Rêvons
donc que les désabusés, les dégoûtés, les révoltés, les silencieux, sortent de
leur sommeil en nombre et aillent glisser un bulletin qui fassent mentir une nouvelle
fois les sondages. Que, loin des discours populistes et haineux, ces voix
oubliées amènent de l’espoir et réclament de véritables projets d’avenir pour
nous et nos enfants.
Votons.
Car il n’est pas encore interdit de rêver !