mercredi 22 mars 2017

Faisons un rêve

Faisons un rêve …
( que les sondages n’ont pas prévu ! )

L’on prédit avec certitude un Front National présent au second tour, face à un deuxième candidat qui se dégagerait avec peine d’un magma informe de personnalités hétéroclites, toutes discréditées et désunies à l’avance.
Une France peureuse, frileuse, hargneuse, haineuse -nostalgique d’un Ordre qui nous mena à la collaboration et à l’horreur des camps – aurait le vent en poupe aujourd’hui, pour apporter des solutions définitives et radicales au désordre du Monde.
En face, tous pourris car ils ont été, de prés ou de loin, aux manettes du pouvoir. Plus de droite ou de gauche bien distincte, mais des programmes plus ou moins tièdes ou irréalistes qui se disputeraient l’espace politique restant, courant après les thèmes imposés : sécurité, immigration…
L’espace politique français s’est-il décomposé à ce point-là ou s’est-il seulement recomposé et nous n’en avons pas encore mesuré les nouvelles coordonnées ?
Effectivement, nous n’avons pas vu venir les votes des laissés pour compte qui ont amené la Grande Bretagne au Brexit et Trump au pouvoir. Est ce la même histoire qui s’annonce en France ? Pour des maux semblables, en appellerons nous aux mêmes remèdes : ériger des murs et repousser les autres menaçants ?
Et si la surprise venait réveiller d’autres horizons, d’autres choix possibles ? Si les deux vainqueurs de ce premier tour étaient, contre toute attente… E. Macron et B. Hamon, repoussant l’idéologie fascisante, bien que liftée, en troisième position et le candidat naturel de le droite à la quatrième place ?
Re-com-po-si-tion, vous dis-je ! Un « libéro-centriste » face à un « socialo-frondeur ». Un vrai choix entre des idées et des visions différentes, redonnant des visages et des programmes plus attirants à une droite et une gauche devenues méconnaissables, indifférenciées. A eux de dessiner deux projets qui définiraient deux grands courants de la pensée politique : d’un côté une proposition libérale sans coup de menton, de l’autre un projet socialiste ambitieux.
Rêvons donc que les désabusés, les dégoûtés, les révoltés, les silencieux, sortent de leur sommeil en nombre et aillent glisser un bulletin qui fassent mentir une nouvelle fois les sondages. Que, loin des discours populistes et haineux, ces voix oubliées amènent de l’espoir et réclament de véritables projets d’avenir pour nous et nos enfants.
Votons. Car il n’est pas encore interdit de rêver !