samedi 27 février 2010

L'ÉTERNITÉ

Cette émotion qui traverse 2500 ans, comme un éclair, avant de prendre forme contemporaine.
Cette esthétique endormie dans les plis de l'histoire, qui vient nous émouvoir avec la fraîcheur de l'éternité.
Cette vérité disponible tant de siècles avant de s'actualiser en notre XXème à travers le travail et le regard d'un Picasso ou d'un Brancusi.
Cette beauté universelle nouant les deux extrémités de l'histoire humaine...
Autant de manifestations d'une éternité des vérités.

LA NOUVELLE FORCE


L.N.F. , ça sonne comme un parti politique.
En écoutant Alain Badiou aujourd'hui ( http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/radio-libre2/ ), je me disais qu'il faudrait vraiment sortir de ce discours consensuel que l'on appelle "démocratie". Démocratie au sens que lui a donné le capitalisme déployé" contemporain. Notre vision dualiste, va immanquablement cherché ce qui reste si l'on refuse le terme de démocratie. La dictature, le totalitarisme ou les diverses formes de "toutolarchies" (mono, oli, etc) ne semblent pourtant pas trancher avec le but de la démocratie anglosaxone (par opposition à une démocratie germanique) que nous avons adopté car il est le discours dominant, le seul discours de nos jours disponible. Ce but avoué aujourd'hui, c'est l'uniformisation des valeurs quitte à l'imposer par la force. Surtout si cette force sert les valeurs de profits et de domination. La démocratie sert alors d'étendard, et le vote populaire devient la garantie, le faire valoir de cette idéologie.
Mais pour qu'il y ait une nouvelle force qui puisse transformer le monde, il faut tout d'abord trouver les coordonnées d'un nouveau discours qui aujourd'hui semble se trouver dans le point aveugle de notre pensée contemporaine. Alors faisons comme les astronomes qui sentaient bien qu'une planète manquait dans notre système solaire pour expliquer certains phénomènes. Partons des quatre discours de Lacan et de ce cinquième discours, le discours capitaliste, pour théoriser un sixième discours, une nouvelle voie, racine d'une nouvelle force.

lundi 22 février 2010

DÉBAT SUR LA DIVERSITÉ NATIONALE ASSASSINÉE


"La France n'est ni un peuple, ni un territoire, ni une langue, ni une religion, c'est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n'y a pas de français de souche, il n'y a qu'une France de métissage."

Je ne sais pas si notre ministre a bien mesuré la profondeur de ses mots ou si c'est juste pour couvrir l'odeur pestilentielle d'un débat nauséabond... L'identité me semble être, en partie, et de manière toujours idéalisée, ce vouloir, cette volonté, cette envie, ce désir plus ou moins partagés de vivre ensemble, avec nos différences. Ce débat a t il développé ce sentiment et a t on analysé ce qui pouvait nous réunir ou nous opposer dans un pays nommé la France, sur un continent nommé l'Europe, sur une planète nommée la Terre? Ou est ce que cette violence d'état, organisée dans un discours, est dialectiquement liée à toutes ces violences qui nous accompagnent, nous entourent et nous traversent au quotidien. Ce discours produit le chacun pour soi, plutôt que l'interdépendance; la division plutôt que l'addition des forces; le court terme électoraliste avec ses haillons d'intolérance et de haine. Mais à qui profite le crime?
L'identité devient une valeur que l'on s'approprie comme un objet de consommation, comme un drapeau pour lequel on est prêt à mourir, comme des bénéfices toujours plus avidement recherchés à n'importe quel prix, bref comme une propriété que l'on ne veut pas partager...
Mais je mets ici un petit bijou dialectique qui prolonge cette réflexion. C'est un face à face entre deux Alain: http://bibliobs.nouvelobs.com/20091217/16522/finkielkraut-badiou-le-face-a-face
L'analyse d'Alain B. est violente, mais d'une extraordinaire justesse. L'ennemi est clairement désigné ainsi que les pièges et les mirages auxquels participe Alain F.

dimanche 21 février 2010

.....NOUS SOMMES TOUS DES ÊTRES EN JET.....

Nous sommes tous des étrangers échoués sur une plage,
Déchirés par la faim et le rêve improbable d'un monde meilleur.
Nous sommes tous des morceaux ajoutés
A ce tissu social aujourd'hui déchiqueté.

Je suis, comme vous, né dans un monde étrange que j'ai dû adopter.
Sans papiers sinon l'envie de vivre,
Sans identité sinon la certitude d'être singulier,
Sans d'autres rêves que celui de manger, de nourrir ma famille,
D'éprouver la liberté au sain d'une communauté diverse.

J'ai dans mon sang la calligraphie arabe, l'olivier espagnol et,
aujourd'hui, parfois, la honte et la peur d'être français.

"DES OUTILS DE DICTATURE"

Le Président de la Ligue des Droits de l'Homme, J.P. Dubois, a mis en mots ce que peu de gens ont l'air de voir: le gouvernement a fait passer un grand nombre de lois sécuritaires issues des thèses du front national. Très rapidement, depuis cinq ans, ont été mis en place "des outils de dictature". Pourquoi?(Voir l'article: http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2363/articles/a419241-.html )
Serait ce de la parano de penser que cette détermination est une stratégie préméditée. Aujourd'hui, la résignation et l'immobilisme citoyens laissent le champ libre pour faire des affaires, des économies, des plans de licenciement aussi drastiques qu'immoraux... L'Etat gère les services publics comme des P.M.E. qui doivent être rentables à tout prix. Mais demain, cette logique dévastatrice aura provoqué de telles inégalités que la révolte ne manquera pas de gronder. Le gant de velours ne serait il pas en train de nous fabriquer ce gant de fer qu'il devra probablement enfiler à plus ou moins long terme? Le flicage systématique, la mise au pas de toute contestation, la désignation d'ennemis de l'identité, de l'identique, permettront, au nom de la sacrosainte SÉCURITÉ, de tuer dans l'oeuf toute véléité de résistance à ce discours dominant. Les derniers remparts contre les abus de pouvoir, sont chaque jour contournés, détournés, muselés (CNIL, CNDS, juge d'instruction) dans l'indifférence générale. Liberté, tolérance, différence, vivre ensemble deviennent les coquilles vides fruit d'une crise avant tout idéologique et d'un discours toujours plus violent. Ce n'est peut-être que le début...

samedi 20 février 2010

TRIBUNAL VÉNAL INTERNATIONAL

Pourquoi y a t il des lois pour que les hommes puissent vivre en société et pas pour les banques, si souvent hors la loi, qui peuvent avoir des pratiques meurtrières en toute impunité. La loi du profit maximum ne peut être érigée en dogme sans que les citoyens ne réagissent ! Créons sans tarder un Tribunal Vénal International ...
Voir cette édifiante émission "le monde immoral de la finance": : http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1373

UN CON ...

«Un con est un imbécile qui n'a de cet organe ni la profondeur, ni la saveur.» Léo Campion

mercredi 17 février 2010

SOUS LES PAVÉS LA RAGE


Qu'est ce qui différencie l'insurrection d'un mois de mai qui emplissait les champs de corps nus enlacés aux notes de musiques psychédéliques
... de la résignation qui emplissait sans cesse ces wagons noirs, sinistres, partant alimenter la mort industrielle ?
... de ce monde sans voix qui accepte sans broncher le licenciement dans ses usines aux profits historiques?
... de ce cynisme banquaire, cette ironie financière qui plongent les faibles dans la misère et en tirent encore des intérêts, sans que personne ne se révolte?
Quelle est la différence entre la vie, l'amour qui révolutionnent parfois le monde et la mort chiffrée qui nous envoûte et nous consomme ?
Sommes-nous faits de chair, de sang, de rêves singuliers ou de simples machines, des numéros, des pourcentages ? Avons nous une parole à porter, à défendre, ou un silence de bestiaux attendant l'abattoir?

" C'est quand on n'a plus d'espoir qu'il ne faut désespérer de rien. "
Sénèque

mardi 16 février 2010

Proverbe kabyle


«Si tu ne sais pas où tu vas, regardes d’où tu viens.»

lundi 15 février 2010

C'est pour bientôt la fin de ce monde?


Tout fout le camp ma brav'dame, ... même la dialectique !
Tant qu'il y avait les partis de gauche, des syndicats puissants, il y avait une formation politique de cette jeunesse qui se cherchait entre révolte et renoncement. Aujourd'hui, ma pov' dame il n'y a plus que renoncement! Finis la dialectique, la lutte des classes, bienvenue aux analyses bancales qui ne désignent qu'un méchant comploteur: le riche, le financier, le banquier. Mais on s'indigne, juste en gromelant, sans se rassembler pour devenir plus fort et se faire entendre. Et on se retrouve seuls, dispersés, affaiblis, écoeurés face à l'inévitable! Depuis les années 80 l'idéologie capitaliste a bien réussi son coup: plus d'ennemi en face, plus d'alternative, plus de rêve. Le partage des richesses, la collectivité, l'entraide, etc : de douces utopies, des chimères vous dit -on, des objets désuets rangés au placard des idées obsolètes, avec le communisme et autres dictatures. Dans ce raccourci, tout est dit. Acceptez cette réalité, alimentez la, laissez la vous consommer, vous consumer: cherchez seulement à être plus fort, plus riche, plus consommateur, plus anesthésié que votre voisin et restez disponible à ce rêve en conserve, avec son code barre et son prix non négociable: sacrifier les restes de vos idéaux soixantehuitards !
Marx l'avait prévu, le capitalisme s'autodétruira de par sa structure même, sa logique interne. "Il n'avait pas prévu les circonvolutions que cela prendrait." Howard Zinn à écouter à l'adresse suivante: http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1857

C'est pour bientôt la fin du monde? La fin de ce monde? Comment participerons nous à cette fin, ce renouveau?????

dimanche 14 février 2010

L'ART DE LA TRANSMISSION DU DOUTE


Le doute peut prendre deux visages tellement différents.
Il peut être ce doute créateur qui nous invite à être surpris au détour de l'inattendu, ce doute qui nous fait penser que rien n'est définitivement joué. Il est alors cette souplesse d'esprit qui nous rend toujours disponible à la part d'imprévu en soi même, dans l'autre et donc, dans chaque situation. On part de cette seule certitude, cette humilité qui nous fait accepter l'idée que l'on ne sait rien, comme disait Socrate à la fin de sa vie, ou si peu.
Et puis, il y a le doute de tout, de soi-même des autres. Cette faiblesse qui prend le masque souvent contradictoire de la certitude. Certitude que le monde entier nous veut du mal. Ce doute là, a un goût amer qui nous rend méfiant, sur la défensive, voire même agressif.
La première forme du doute est le produit de cette acceptation de notre incomplétude, du fait qu'il y a toujours quelque chose qui reste a dire, qui reste à faire ou à penser. Il est alors cet "en devenir", cet espace vivant qui permet a notre désir de se déployer dans un continuel renouvellement.
La deuxième forme voit cet espace devenir un vide , un abîme sidérant et l'on se réfugie alors dans ce temps mythique de la fusion, de la complétude (mirage d'un paradis à jamais perdu et non plus à venir). Ce temps d'avant le désir qui, comme le dit joliment A.D. Weill, vient du latin desidere, où l'on pourrait entendre "dé-sidérer".
Lorsque nous sommes parents, enseignants ou à toute autre place de "maître", nous transmettons à notre insu le doute. Parfois, par précipitation, par manque de lucidité, par bêtise ou par méprise, ce doute que l'on voulait transmettre pour que l'esprit critique apparaisse, ce doute "vrille" et est perçu comme comme le ferment d'une insatisfaction radicale, d'une révolte sans fin, d'une ironie destructrice, d'une infinie souffrance. Ce doute là est difficile à transformer, aussi faut-il être très prudent bien que tant d'ingrédients ne dépendent pas de nous...

jeudi 11 février 2010

ON N'APPREND PAS A VOIR


On n'apprend pas à voir.
On ressent dans chaque analyse qui nous est proposée que cela ne nous convient pas. On est excentrique, marginal, contestataire, révolté ou exclus... On a fini par croire qu'il fallait se résigner, qu'il n'y a a pas d'autre vie possible et on se sent écorchés par la bêtise ambiante.
On n'apprend pas à voir.
On laisse faire les habitudes, on temporise, on pactise. On prend son mal en patience et on se tait. On ricane avec ces humoristes qui oscillent entre humour et ironie et nous permettent de nous défouler le matin en nous rasant. On se regarde dans la glace et on se dit qu'on avait rêvé, mais que c'est du passé. Il n'y a eu que des utopies et des impasses, des erreurs et des faiblesses. On se console en se disant que le système a du bon. On a échappé au licenciement, au chomage, au découvert. On a un répit. on serre les dents et l'on comptabilise la misère pour mieux la circonscrire, mieux la cerner. On met des chiffres par dessus pour cautériser l'horreur de chaque histoire familiale, de chaque destin personnel englouti sous les dettes et qu'on étale sans vergogne sur l'écran bleu. On invoque la fatalité, le pas de chance. On oublie notre arrogance d'adolescent, notre hargne, notre poésie et qui nous faisait acteurs de chaque vers, de chaque rêve partagé sous la nuit étoilée.
On n'apprend pas à voir.
On se lève un matin et on entend une voix dans un poste de radio qui échappe un instant au discours ambiant. On a une sorte de révélation. On se dit qu'il existe encore une oasis lointaine, une manière de voir le monde qui nous rendra de nouveau acteurs de notre vie. On a peur que ce mince filet s'assèche et on essaie, avec anxiété, de reconstituer en nous ce discours qui se bâtissait sur les bancs de l'école, face à ce prof de français hirsute qui vous parlait d'Epicure, de Prévert ou de Freud. On se rappelle alors de la puissance de nos rêves et on arrête de parler pour se mentir, on tente de garder cette acuité dans l'analyse, de sortir des impasses dans lesquelles on s'est laissé doucement enfermé et l'on passe à l'action.
On n'apprend pas à voir.
On se rappelle seulement qu'on savait voir et qu'on a simplement oublié. Endormis que nous sommes par cet opium du peuple qu'est la publicité, la peur de perdre le peu qui nous a été concédé, le mirage de la réussité matérielle, l'envie de tirer notre épingle du jeu alors que le jeu est faussé. La peur de se rappeler, profondément, sincèrement, que tout est impermanent, que rien ne nous est définitivement donné en ce monde, mais simplement prêté. La propriété et le profit sont la source de ces guerres, de ces exclusions, de ces terrorismes profitables.
On n'apprend pas à voir...

mercredi 10 février 2010

THERMODYNAMIQUE ECONOMIQUE ET INTERDEPENDANCE


Je suis actuellement passionné d'économie et je constate chaque jour comment la mondialisation est un détournement de l'un des enseignements bouddhiste fondamentaux: l'interdépendance. Ce détournement s'st fait lentement au profit des financiers puis des entreprises. Alors que les frontières se ferment toujours plus pour les hommes, elles se sont entièrement ouvert pour les flux monétaires et pour les outils de productions, qui se délocalisent en fonction des seules règles de profit maximum et à très court terme.
J'ai été très marqué par le documentaire "Apocalypse". Cette magnifique fresque de la seconde guerre mondiale montre la synchronicité de ces trois mégalomanies sanguinaires: le nazisme, le stalinisme et l'impérialisme japonais et le jeu d'échec meurtrier qui s'est joué. C'est un besoin d'expansion de ces puissances qui manquaient de place, et la nécessité de trouver des réserves énergétiques sur leurs arrières, qui semblaient fonder la stratégie militaro-économique. Comme par miracle, l'Angleterre et l'Amérique ont remporté cette terrible partie et se sont partagé le monde avec l'URSS. La guerre est devenue économique et la recherche de main d'oeuvre bon marché était rentable sur le court terme, aujourd'hui, par un retour de balancier les pays dits émergeant pourvus en matières premières sont devenus les créditeurs des financiers occidentaux aveugles ou simplement prisonniers de leur logique...
L'interdépendance ne peut être utilisée par les finanicers et les entreprises, qui ont été conditionnés à fonctionner à court terme. Il faut donc des prises de position politiques et un discours qui ne fasse plus la promotion de la réussite à tout prix, mais celle d'une réussite répondant à des impératifs éthiques et à une vision écologique et écomuniste, où la répartition équitable de la production et des richesses retrouve toute sa noblesse...

dimanche 7 février 2010


"NOUS INTER-SOMMES."
Thich Nhat Hanh

samedi 6 février 2010

LE ROLE PSYCHO POLITIQUE DE LA PEUR

"La peur du jeune (je rajouterais de l'arabe, du juif, du SDF, de la différence...) est entretenue et joue un rôle psychopolitique" Pierre Joxe ( à écouter sur: http://www.dailymotion.com/video/xc46ge_pierre-joxe-france-inter_news)

ECONOMIE: CARRESSEZ UN CERCLE, IL DEVIENT VICIEUX


La spéculation financière a créé des bulles sous le regard bienveillant voire encourageant de nos états, puis les bulles ont explosé. Une gigantesque crise financière a menacé, mais nos états bienveillants, suivant la maxime ancienne que la bonne santé des entreprises et donc des financiers est la condition sinéquanone du bien être du pays, ont renfloué ces banques avec l'argent public. Mathématiquement, la dette s'est énormément alourdie pour les gentils pays bienveillants et apeurés par le sort de ces pauvres petites banques. Mais la crise financière est devenue économique puis deviendra bientôt politique. Les banques ont retrouvé immédiatement les profits et les agences de notations engueulent maintenant les méchants pays, les "pigs", car elles ont peur de leur faillite, en leur montrant l'addition dont ils sont en partie responsables et au risque de les destabiliser pour de bon... Ainsi les seuls pays du G7 totalisent aujourd'hui une dette de 30 000 milliards de dollars seulement !! (voir http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2010-02-05/g7-30-000-milliards-de-dette-a-resorber/916/0/421312)
Ca me rappelle un jolie chanson: " La souris a peur du chat, le chat a peur du molosse, le molosse a peur du gosse qui a peur de son papa. Le papa a peur du flic qui a peur du commissaire lequel a peur de déplaire aux puissance politiques. Les puissances politiques filent comme des caniches devant ces messieurs les riches qui leur allonge le fric..." Je me rappelle plus la fin mais ça forme un cercle.

vendredi 5 février 2010

HAINE/AMOUR: DEUX DISCOURS


Prenons un pays avec sa diversité, ses différences: les riches et les pauvres, les exploitants et les exploités, les intégrés et les exclus... Puis comme il faut un tryptique, une trinité, il y a le reste du monde, l'étrange, l'étranger, l'autre.
Un premier discours permettra aux dirigeants de ce joli pays d'obtenir une certaine cohésion sociale: dénoncer l'autre comme dangereux, mal intentionné, voulant prendre ce que l'on a... La cohésion se fait contre cet ennemi imaginaire. Ainsi la guerre froide fait exister deux blocs, puis, aujourd'hui, les gentils occidentaux face aux méchants islamistes. En Israël, un jeune israélienne étonnamment lucide constatait que le problème palestinien permettait cette cohésion nationale entre les diverses composantes antagoniste de ce pays, face au méchant palestinien. Ainsi, en France, le jeune, l'immigré, la burqua, le SDF, sont désignés comme l'ennemi à abattre. Un joli consensus est obtenu et le peuple peut se défouler puis, rassasié, oublier les injustices criantes qui l'oppressent. Le chiffon rouge est agité et permet de détourner le regard de chacun de la lucrative boucherie dans laquelle nous tous pris.
Un deuxième discours inviterait à interroger, à accepter cette diversité. Il permettrait une analyse plus profonde pour comprendre pourquoi toute production crée de la marge, du déchet. Déchet économique (chomage), déchet social (SDF), etc. Et cette marge est d'autant plus difficile à récupérer qu'elle est rejetée, oubliée, méprisée, niée comme produit même de cette activité. Mais ce discours là serait le point de départ d'une réflexion dialectique qui nous mènerait à nous interroger sur les conditions d'une vie plus équilibrée, plus apaisée, moins aiguillonnée par les règles de la concurence, de la rentabilité, de la surenchère, de la spéculation. Autant de féroces mécanismes qui fondent la jungle du système libéral.
Est vraiment plus facile pour l'homme de se sentir vivre en appliquant le discours de la haine plutot que celui de l'amour? Ou est ce que ce sont des temps différents?

mercredi 3 février 2010

NAISSANCE DE PARTIZEN... ET QUESTION DU JOUR


La naissance de ce blog est dûe à la rencontre avec Roland Yuno Rech, Maître Zen qui dirige le dojo de Nice et disciple de Maître Deshimaru. Lors d'un enseignement, j'ai posé la question sur le lien entre politique et zen. Plus précisément, je m'étonnais que la philosophie zen n'ait, à première analyse, jamais donné de proposition d'un modèle politique, idéologique, économique, etc. Roland m'a donné ce soir l'autorisation de publier ici (dès qu'il sera transcrit) le texte complet de cet échange passionnant qui se terminait par un sourire et l'affirmation: "... Je ne créerai pas un Parti Zen." Et c'est donc naturellement et inconsciemment que mon idée d'un blog s'est concrétisé sus ce nom qui prend les choses à contre pied.
Ainsi il y a tant de questions que je voudrais aborder ici, tranquillement, au fil des jours...
Un sujet qui me tient à coeur au premier chef c'est de comprendre comment les déçus des offres politiques disponibles, vont souvent se réfugier dans des démarches personnelles, de petits groupes, de communautés plus ou moins grandes. Mais existe-t-il des expériences qui ne soient pas juste de petites actions marginales telles que les communautés d'hier et les "villes transition" d'aujourd'hui (revoir le reportage d'Arte de ce soir). De petits exhutoires qui ne gênent pas la grosse machinerie économique et politique qui dirige la casi totalité de la planète. Je ne sais pas le devenir de ces dernières mais les communautés hippies ou autre restent des expériences localisées qui ne se sont jamais développées jusqu'à donner une forme d'Etat, ou, au moins, une structure utilisant les forces de production (usines, armée, etc) financières (services banquaires, monnaie, împots,etc) ou sociales (enseignement, recherches fondamentales, social, loisirs) dans une logique non de profit à court terme mais de respect de la qualité de la vie, de l'accord avec les cycles naturels, etc, en un mot, avec une éthique ou une synergie qui viendrait remplacer la sacro sainte règle de la concurence toujours plus acharnée.
Pour ma part j'entrevois dans le zen, la psychanalyse, cette éthique qui préfère le singulier à l'identique, le créateur au consommateur... D'autres ont certainement localisé de telles vertues dans d'autres domaines. Il nous faudrait juste nous fédérer.

lundi 1 février 2010

LES MATHÉMATIQUES AMOUREUSES


"Il n'y a que dans les mystérieuses équations de l'amour que l'on peut trouver raison et logique" John Nash, Prix Nobel d'économie (voir le film de Ron Howard, "Un homme d'exception")

BOUDIOU ET L'HYPOTHESE ECO-MUNISTE...


J'aime bien le néologisme d' "éco-munisme"que tu proposes. Cela évoque bien une pensée écologique, économique, politique, sociale, ect, basée sur le partage des richesses que la Nature nous offrira encore longtemps si l'on obéit à certaines lois précises et à une certaine éthique.
Il me semble que Badiou, depuis sa place de philosophe et non d'idéologue, fait plusieurs analyses et constats intéressants.
Il constate que dans les années 70-80 les forces de propositions se sont éteintes (ou sont passées underground) et les contestataires 68tards d'hier se sont largement inféodés au pouvoir ou se sont démobilisés.
Pour ma part, il me semble que c'est le désastre en Afghanistan qui a fini d'écoeurer beaucoup de porteurs d'utopies.
L'horreur stalinienne a servi de repoussoir pour tuer dans l'oeuf toute proposition mettant la collectivité au premier plan. La pensée libérale a pu se déployer dans toute sa puissance en débordant des frontières, en convertissant les pays de l'Est autant que l'Asie et en convoitant les ressources énergétiques des pays arabes. Apès la chute du mur, le modèle américain s'est retrouvé sans concurent et il est allé en créer un autre. Comme poussé par une force irrésistible, une force "thermodynamique" qui fait qu'en fonctionnant toute machine crée du chaud et du froid, l'hégémonie occidentale s'est confronté à la pensée islamique et dans son aveuglement en a fait surgir les forces les plus extrêmes (un extrême en appelle un autre).
Aprés 30 ans de gueule de bois, de renoncement à tout autre modèle que celui du profit de quelques uns au détriment du plus grand nombre, ne faut-il pas songer à repenser les choses en évitant ce fatalisme terrible qui laisse le champ libre à une idéologie créant sans arrêt plus de précarité, d'exclusion et d'intolérance ?.. Reprenons l'ouvrage là où nous l'avions laissé car aujourd'hui nous sommes arrivé au sommum du cynisme. Les puissances financières ont réussi à imposer une logique incroyable: privatiser les bénéfices et collectiviser les pertes. Dans la plus grande résignation de chacun de nous, cette logique suicidaire nous emporte dans un incroyable tourbillon. Est ce irrémédiable?